Attention lorsque vous flânez sur le bitume new-yorkais de ne pas vous prendre un Pac-Man en pleine face. Les rues de Manhattan sont, depuis le printemps, le théâtre d'un drôle de jeu vidéo, grandeur nature. PacManhattan utilise le quadrillage des rues pour recréer une version «analogique» du best-seller des années 80. Il n'est donc pas rare de croiser dans la rue un joueur déguisé en glouton jaune sprintant pour collecter les points virtuels qui se trouvent le long du trajet avec, lancés à ses trousses, quatre joueurs vêtus de ponchos (les méchants fantômes Inky, Blinky, Pinky et Clyde) qui vont tenter de le neutraliser avant qu'il ne réussisse à avaler tous les points.

Dans cette version live du jeu, les cinq joueurs sont associés à cinq aiguilleurs regroupés dans une salle de contrôle, en contact permanent par portable. A chaque intersection, le joueur avertit par téléphone le contrôleur de sa position qui la reporte aussitôt sur l'écran, dans une version customisée du jeu d'origine. Chaque fois que la position est actualisée, les points virtuels entre la position précédente et l'actuelle tombent dans l'escarcelle du joueur. Le résultat est une sorte de version ralentie du jeu original pilotée par les déplacements des joueurs dans le monde réel.

Les étudiants de N.Y.U.'s Interactive Telecommunications Program, auteurs de PacManhattan, avaient, au départ, imaginé une version plus sophistiquée avec localisation des joueurs par GPS et position retransmise aux contrôleurs par le biais du réseau sans-fil. Mais le GPS ne fonctionnant pas bien dans les environnements urbains truffés de gratte-ciel, ils ont finalement opté pour cette solution low-tech.

Les contrôleurs surveillent les avancées de leurs joueurs sur l'écran et les aident à éviter les dangers, en les avertissant par téléphone lorsqu'il faut changer de direction, accélérer, ralentir ou se cacher. Ça donne : «Attention, fantôme à l'intersection de la 6e avenue et Washington Square Park North.» Pour parer à l'attaque, Pac-Man devra réorienter sa course en essayant de trouver une power-boulette qui lui permettra à son tour de gober un fantôme. «Notre cerveau fait constamment des va-et-vient entre un monde virtuel composé de fantômes et de power-boulettes qu'il faut attraper et un monde réel où l'on se trouve à l'angle de la 3e et de Mercer revêtu d'un poncho rose avec Pinky marqué sur la poitrine», témoignait l'un des joueurs au magazine Wired. Un jeu de cache-cache entre réel et virtuel qui a contaminé d'autres villes comme Minneapolis, Las Vegas et Londres. A quand une version parisienne ?

Moi qui me prenait déjà pour un SIM... si en plus va falloir que je fasse le pac man pour passer le temps... en tout cas, dans une université de Colombine, ils nous ont déjà fait un shoot them up à la Doom 3.